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| Sujet: Créteil: Luc Chatel ouvre une enquête dans l'affaire de pédophilie présumée dans une école Sam 26 Mai - 16:29 | |
| Par LEXPRESS.fr, publié le 02/04/2012 à 09:45, mis à jour à 17:19
Courant mars, l'institueur d'une de ses deux filles a été mis en examen pour plusieurs agressions sexuelles sur mineurs et remis en liberté sous contrôle judiciaire.
afp.com/Mychele Daniau
Un père dont la fille de 4 ans aurait été agressée sexuellement par son instituteur a assigné en justice le rectorat de Créteil pour non-assistance à personne en danger. Le ministre de l'Education nationale a lancé une enquête administrative.
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a lancé ce lundi une enquête administrative, après les agressions sexuelles présumées perpétrées sur des enfants par un enseignant de l'école maternelle Chateaubriand de Créteil (Val-de-Marne). "J'ai besoin de savoir si, à tous les échelons (de l'Education nationale), il y a eu les réponses appropriées à la gravité de la situation. Vis-à-vis des parents, c'est important qu'on leur dise ce qui s'est passé", a-t-il déclaré. "On va examiner la procédure depuis que nous avons appris le drame: Que s'est-il passé concrètement dans l'école? Quelle a été la réponse apportée par nos autorités locales vis-à-vis des enfants, des familles, des enseignants ?", a-t-il ajouté, précisant que "l'inspection générale sera sollicitée".
Plus tôt, le père de la fillette qui aurait été agressée sexuellement par son instituteur à Créteil avait dénoncé "le silence coupable" de l'administration, "l'inertie" du rectorat et les "effets d'annonce" du ministre de l'Education Luc Chatel.
"Sans le savoir, j'ai emmené ma fille de 4 ans tous les jours à l'abattoir, dans un endroit géré par l'Etat et certaines personnes couvrent aujourd'hui ces agissements par une inertie persistante. Ce n'est pas acceptable", déclare cet homme de 35 ans, qui dit avoir assigné en justice le rectorat de Créteil pour non-assistance à personne en danger.
"Pensez à Outreau"
Courant mars, l'institueur d'une de ses deux filles a été mis en examen pour plusieurs agressions sexuelles sur mineurs et remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une autre parent d'élève a porté plainte contre cet enseignant de 48 ans qui a été suspendu à titre conservatoire. "C'est un cauchemar, tout un monde qui s'écroule", dit Dominique, qui ne souhaite pas donner son patronyme.
Selon lui, l'enseignant serait passé aux aveux et aurait confessé avoir "une tendresse particulière" pour sa fille depuis le mois de décembre. Après avoir porté plainte contre l'instituteur le 20 mars, ce père de famille dit avoir subi une autre déflagration en étant confronté au "silence coupable" de l'administration. "Ni l'inspecteur d'académie, ni la psychologue de l'école n'ont daigné prendre contact avec moi ou répondre à mes appels", assure-t-il, indiquant que seule la mairie de Créteil l'avait à ce jour reçu.
"J'aurais préféré qu'ils admettent leur incompétence à gérer des cas de pédophilie, j'aurais préféré qu'ils m'appellent pour me le dire, j'aurais au moins ressenti ce sentiment de compassion. Mais ils ne l'ont pas fait", clame Dominique. "On m'a dit: 'pensez à Outreau' (fausses accusations de viols lancées par des enfants en 2004, ndlr) Mais j'y ai pensé à Outreau! Je ne me prononçais pas sur sa culpabilité ou son innocence, j'avais juste besoin d'encadrement", poursuit-il.
Effets d'annonce?
Selon lui, la seule solution qu'on lui a proposée a été de changer ses filles d'école. Refus catégorique. "Ma fille n'a rien fait de mal, elle n'a pas à être punie", cingle-t-il. Dominique n'a également pas digéré ce qu'il appelle "les effets d'annonce" de Luc Chatel. Déplorant un "drame épouvantable", le ministre avait affirmé, samedi dans un communiqué, avoir entendu "la légitime détresse" des parents et assuré qu'ils seraient reçus par le recteur de l'académie de Créteil "dès lundi". Dimanche, en fin de journée, Dominique assurait n'avoir reçu aucun appel.
"On remercie le ministre d'avoir écouté la radio et d'avoir lu la presse. C'est bien de faire des effets d'annonce, mais il faut qu'il voie les difficultés qu'il y a dans ses équipes avant d'annoncer des choses", assure le père de famille, qui dit vouloir rencontrer le ministre ou le chef de l'Etat.
Début de mea culpa au rectorat
Contacté, le rectorat de Créteil a assuré que les équipes académiques avaient fait preuve "d'un grand engagement depuis le début de l'affaire" et que l'enseignant avait aussitôt été remplacé "pour ne pas créer de vide". Selon cette porte-parole, les familles qui le souhaitaient "ont été reçues par les personnels académiques" et le seront lundi par le recteur de l'académie. L'inspecteur d'académie sera également présent lundi pour accueillir les élèves. "Il y a eu des espaces de parole", a-t-elle affirmé. Contacté, le ministère de l'Education n'avait pas encore réagi en fin d'après-midi.
Interrogée sur la frustration exprimée par les parents de victimes, le recteur a esquissé un début de mea culpa. "Cette écoute, s'ils estiment ne pas l'avoir eue, je le regrette et ils l'auront aujourd'hui" lundi, a détaillé William Marois, confirmant qu'il les recevrait dans l'après-midi. "Mieux vaut tard que jamais", a-t-il ensuite lâché, visiblement énervé. Selon la procureur de Créteil, les besoins de l'enquête ont pu expliquer la discrétion des autorités éducatives. "L'encadrement de l'école a été tenu à l'écart de l'enquête pour préserver la sincérité et la fiabilité des déclarations des jeunes écolières", a expliqué Nathalie Bécache. Sur le fond du dossier, le recteur a assuré que le dossier de l'instituteur mis en cause, qui enseignait depuis quatre ans à Chateaubriand, ne "faisait apparaître aucune difficulté". "A priori, on n'a pas affaire à un grand prédateur", a assuré de son côté la procureur.
Cellule de crise
Un soutien psychologique pour les enfants et leurs parents a été mis en place. "Il y a une cellule qui est mise en place pour les parents avec des psychologues qui sont à disposition (...) et qui observent également si les enfants vont bien", a déclaré Judith, une représentante des parents d'élèves qui ne tient pas à donner son patronyme, ajoutant que ça venait "un peu tard". "C'est un peu le tsunami qui arrive. C'est une petite structure ici, ça ne remet absolument pas en cause le travail des autres enseignants (...), c'est juste un individu", a-t-elle poursuivi. Avec AFP
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/pedophilie-a-l-ecole-un-pere-denonce-le-silence_1100138.html | |
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