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| Sujet: Cannes › Brigade des mineurs : la police veille sur la famille ! Jeu 26 Juil - 10:13 | |
| Publié le vendredi 29 octobre 2010 à 07h17
Comme dans « Drôles de dames », trois femmes et deux hommes composent la BPMF de Grasse. Le lieutenant Rigoudi auditionne souvent des enfants : « Mais il ne faut pas prendre tout le malheur des victimes sur notre dos ».CARINI Depuis un an, cinq policiers forment la brigade de protection des mineurs et familles. Ils gèrent uniquement les violences touchant les mineurs ou la cellule familiale pour tout l'ouest du département.
Abus sexuels sur mineur. Violences conjugales. Viols au sein du couple. Disparition inquiétante... (Voir ci-contre). Sordide. Mais ces affaires sont le lot quotidien de la brigade de protection des mineurs et familles (BPMF), créée à Grasse il y a un an pour tout l'ouest du département. « En ce moment, on constate beaucoup de pédophilie sur Internet », précise un enquêteur, alors que la brigade planche justement sur un échange d'images porno-pédophiles entre Azuréens de tous âges. Une brigade composée de Sonia, Hélène, Valérie, Jean et Didier. Cinq policiers qui doivent avoir la tête sur les épaules. Et le coeur bien accroché. Une salle de jeux pour auditionner les enfants « Beaucoup de collègues nous disent qu'ils ne pourraient pas enquêter sur nos affaires, car on est parfois obligés de visionner des vidéos immondes. Rien à voir avec des vols avec effraction, reconnaît le lieutenant Rigoudi. Nous devons faire preuve de sensibilité, d'écoute pour les victimes, mais il faut aussi une capacité à encaisser ! » Et pour cause. Dans la plupart de leurs dossiers, des enfants sont impliqués. En souffrance. Il faut alors sonder le mal profond qui peut ravager une famille, sous la surface bleue d'un hématome. « Des violences exercées sur les enfants ont forcément des répercussions sur toute la famille », explique encore Sonia Rigoudy. Il faut aussi entendre ces enfants. Les auditionner. Pas une mince affaire. Dans la « salle Mélanie » (1), un siège bébé voisine avec un cheval à bascule. Et un pantin à la mine triste fait copain-copain avec un gros tigre en peluche. C'est dans cette petite pièce que certains drames familiaux éclatent au grand jour. C'est là, dans cet environnement infantile, que la parole va soudain se libérer. A travers des mots, des gestes, des jeux ou des dessins. C'est néanmoins là que le bât blesse. Car ce local n'est toujours pas équipé en vidéosurveillance « invisible ». Et les enquêteurs sont encore obligés d'auditionner formellement les enfants derrière un bureau, avec une webcam fixée sur l'écran ordinateur. Pas idéal, mais le budget de l'État a d'autres priorités. Des policiers spécialisés, motivés et volontaires Cela dit, la BPMF a tout de même prouvé son efficacité. Environ 500 dossiers ont déjà été traités, dont 236 agressions sexuelles et viols, une centaine de maltraitances et une centaine de violences intrafamiliales. A Grasse, la BMPF profite de la proximité du Tribunal, d'un expert en gynéco-pédiatrie à l'hôpital Clavary, et des locaux neufs du commissariat. Ça aide. « Il nous a donc paru nécessaire de regrouper dans des locaux adaptés du personnel spécialisé, motivé et volontaire », souligne Véronique Morandi, commissaire central et chef de district à Cannes. Après, c'est au professionnalisme de ces policiers d'oeuvrer. Sang-froid, maîtrise de soi. Qu'ils doivent faire face à des « prédateurs » sexuels, à des pervers manipulateurs...ou à des gamins affabulateurs. « La difficulté, c'est d'abord de savoir si la victime dit la vérité. On sait pertinemment que les enfants peuvent mentir, notamment lorsqu'un parent lui a mis quelque chose dans la tête pour obtenir sa garde. Mais avec l'expérience, on s'en rend compte assez rapidement. » Rien n'est pris à la légère ni laissé au hasard dans ce genre d'affaires délicates. Car elles peuvent rapidement mener un suspect devant les Assises. acarini@nicematin.fr (1) Du prénom du premier enfant dont l'audition a été filmée en France, depuis la loi de 1999.
http://www.nicematin.com/article/cannes/brigade-des-mineurs-la-police-veille-sur-la-famille.341618.html | |
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